Tomas Nyqvist, la force motrice derrière Putrefaction Magazine et No Fashion Records, a joué un rôle crucial dans la scène death metal suédoise. Son histoire, marquée par le triomphe et la tragédie, offre un aperçu de l’industrie musicale underground volatile du début des années 1990. Passionné de metal extrême, Nyqvist a lancé Putrefaction Magazine à l’adolescence, inspiré par Morbid Mag et Slayer Mag. Il a utilisé son implication dans la communauté d’échange de cassettes pour distribuer le fanzine, gagnant un lectorat international. Le succès du magazine a été consolidé par une interview et une couverture mettant en vedette Pelle « Dead » Ohlin de MAYHEM, solidifiant sa place dans la scène death metal en plein essor.
L’esprit d’entreprise de Nyqvist l’a conduit à fonder No Fashion Records. Sa première signature, le groupe de black metal néerlandais BESTIAL SUMMONING, s’est avérée un début difficile. Malgré l’échec commercial initial de leur premier album, « The Dark War Has Begun », Nyqvist a persévéré.
No Fashion Records a ensuite sorti des albums phares de MARDUK et DISSECTION, marquant un tournant pour le label. « Dark Endless » de MARDUK et « The Somberlain » de DISSECTION ont rapidement gagné en popularité, propulsant les deux groupes et le label vers une plus grande reconnaissance au sein de la communauté metal underground. Le succès, cependant, fut de courte durée. Un accord fatidique avec le distributeur House of Kicks a conduit Nyqvist à perdre le contrôle de son label et à faire face à la ruine financière. Les groupes signés chez No Fashion Records ont également souffert, recevant peu ou pas de paiement pour leur travail.
La disparition de No Fashion Records est une mise en garde contre l’ambition naïve et les pratiques commerciales prédatrices. Malgré l’échec ultime du label, son héritage reste important. No Fashion Records a joué un rôle crucial dans le lancement des carrières de certains des groupes les plus influents du metal extrême. Le catalogue du label, bien que marqué par la controverse, continue d’être recherché par les collectionneurs et les fans. La réapparition de ces albums sous le label Black Lodge, bien que non autorisée et mal gérée, souligne davantage l’impact durable de No Fashion Records. L’histoire de Nyqvist rappelle la précarité de l’industrie musicale, en particulier pour les labels indépendants et les artistes naviguant dans un paysage complexe et souvent exploiteur.
Malgré le revers avec No Fashion Records, Nyqvist est finalement retourné à ses racines, relançant Putrefaction Magazine et continuant de contribuer à la scène metal underground.
L’histoire de No Fashion Records rappelle les défis rencontrés par les labels et les artistes indépendants dans une industrie musicale souvent impitoyable. Elle souligne l’importance du sens des affaires et de la protection juridique pour naviguer dans la complexité des contrats et des accords de distribution.
L’héritage de No Fashion Records, bien qu’entrelacé avec la controverse et les difficultés financières, a finalement contribué à la reconnaissance et à l’évolution du genre death metal.
La réédition non autorisée du premier album de Katatonia par Black Lodge a encore compliqué les problèmes juridiques et éthiques entourant le catalogue de No Fashion Records.
Les différentes pochettes d’albums et supports promotionnels associés à No Fashion Records offrent une documentation visuelle d’une époque charnière dans l’histoire du death metal.