Les années 1820 et 1830 marquent une transition majeure dans la mode, reliant l’ère Régence à l’époque victorienne. Cette période, fortement influencée par le Romantisme, voit une transformation radicale des silhouettes, des tissus et de l’esthétique générale. La taille haute de l’ère Régence s’abaisse progressivement, mettant l’accent sur la taille naturelle. Les robes existantes sont modifiées pour s’adapter à ce changement, souvent avec l’ajout de larges ceintures pour abaisser la taille graduellement.
Au milieu des années 1820, la taille retrouve sa position naturelle et une silhouette fine redevient à la mode. Les corsets regagnent en popularité, cintrant la taille pour créer un contraste saisissant avec des jupes de plus en plus amples. Ces jupes, parfois courtes jusqu’aux chevilles, sont souvent rembourrées de crin de cheval ou d’autres matériaux pour obtenir le volume souhaité. Les petites manches bouffantes du début des années 1820 évoluent vers les manches « gigot », atteignant leur apogée au milieu des années 1830.
Les manches gigot, nécessitant souvent un rembourrage ou des baleines pour leur maintien, créent une silhouette aux épaules larges qui accentue encore la taille minuscule. Des décolletés plus hauts apparaissent également pour les tenues de jour, complétant la silhouette à la mode : épaules larges, taille fine et jupe volumineuse. Les tenues de soirée, cependant, conservent des décolletés plus bas et des manches plus courtes. Cette ère témoigne d’un passage des palettes de couleurs principalement blanches et pastel de l’ère Régence à des vêtements plus vibrants et décorés.
L’indienne, un tissu de coton imprimé originaire de Chine, gagne en popularité dans les années 1830, contribuant à la mode de plus en plus colorée de l’époque. Le mouvement romantique, à son apogée à cette époque, influence profondément les tendances de la mode. La littérature romantique, en particulier les romans et les pièces de théâtre historiques, captive un large public. Les femmes, inspirées par les héroïnes de ces œuvres, cherchent à imiter leurs styles, s’inspirant du Moyen Âge et de l’ère élisabéthaine. Cela conduit à la résurgence d’éléments tels que les petites fraises élisabéthaines. En Allemagne, cette période est connue sous le nom de Biedermeier, reflétant l’influence du mouvement romantique sur l’art, la littérature et la mode.